lundi 29 septembre 2014

Magellan... Extraits d'un poème de Pablo Neruda : Les conquistadores


Monument des Descobrimentos à Lisbonne ( Portugal )

Que nous les nommions Conquistadores ( Espagne ),  Descobrimentos ( Portugal ) Grands Découvreurs ou Grands Explorateurs, ils affrontèrent les océans, les tempêtes, le scorbut, … à la conquête du Nouveau Monde, à la recherche de la route des épices.







Un grand parmi les grands, Fernand de Magellan (  Fernaõ de Magalhaes en portugais ) entré au service de l’Espagne il partit de Séville le 10 août 1519, avec cinq navires, 265 hommes. Après avoir suivi la côte d’Afrique, traversé l’Atlantique, il atteint la côte brésilienne fin novembre, il longe le continent américain vers le Sud, sans toutefois trouver le passage vers l’Ouest qui doit le conduire aux Moluques.

Le 21 octobre 1520, le cap qui marque l’entrée du passage vers l’Ouest est atteint, le 1er novembre la flotte s’engage dans le  détroit qui portera plus tard le nom de Magellan.

Vingt-sept jours de navigation entre de sinistres falaises 
les conduisent enfin vers l’autre océan….que Magellan dénommera " Grand Pacifique ".


Photo de DRESCH  - Le détroit de Magellan


Le cœur magellanique ( 1519 )

Parfois je me demande : Mais d’où suis-je ? Où diable !
est donc mon origine ? Quel jour est-on ? Qu'arrive-t-il ?
Je ronfle, au milieu du sommeil, de l’arbre, de la nuit,
Et une vague se soulève telle une paupière, un jour
En naît, un éclair à lippe de tigre.
( ... )


Je remémore la solitude du détroit

La longue nuit, le pin, viennent là où je vais.
L’acide sourd se trouble, la fatigue,
la bonde du tonneau, tout mon bien dans la vie.
Une goutte de neige pleure et pleure à ma porte,
montrant sa robe claire et débraillée
de petite comète en sanglots qui me cherche.
Nul ne regarde la rafale, l’étendue,
le hurlement du vent dans les prairies.
Je m’approche et je dis : Partons. J’atteins le Sud
et je débouche
sur le sable, j’y vois la plante sèche et noire, toute, racine et roche,
les îles écorchées par l’eau et par le ciel,
le Fleuve de la Faim, le Cœur de Cendre,
le Patio de la Mer Lugubre, et là où siffle
le serpent solitaire, là où creuse
le dernier renard blessé cachant son trésor sanglant,
je trouve la tempête et sa voix de rupture,
sa voix de livre ancien, sa bouche avec cent lèvres
Me parle en mots que l’air dévore chaque jour.

( ... )

Pablo Neruda (  1904.1973 )

Chant général  (  Les conquistadores  )





Le 6 mars 1521, Magellan atteint l’archipel des Mariannes. Le 27 avril , il est blessé par une flèche empoisonnée et meurt avec huit de ses hommes sur l’île de Mactan.

Il ne reste bientôt plus qu’une caravelle en état , la Victoria qui rentrera en Espagne le 6 septembre 1522 en piteux état dans le port de San Lucar en Andalousie avec à son bord 18 hommes commandés par El Canõ, second de Magellan, lequel put enfin affirmer à Charles Quint qu'il était possible de faire le tour du monde, et de revenir avec des navires pleins à craquer d'épices !

Ce tour du monde aura duré trois ans.


Prima




Réplique de la  Victoria 
 
                                                               

dimanche 14 septembre 2014

Au large du Couesnon ... poème de Xavier Pierre


Lorsque j’ai l’occasion d’aller à Cancale, ce n’est pas pour ses huîtres, nous avons aussi nos parcs à huîtres, la conchyliculture étant une des activités de notre station balnéaire, mais la pointe du Grouin est à Cancale ! 
Elle domine la mer de 40 m , le panorama s’étend du Cap Fréhel à Granville en passant par la baie du Mont-Saint-Michel, au large des îles Chausey. J’aime parfois y faire de jolies promenades en famille. Prima



Aussi loin que je m’en souvienne …
Quand les vents soufflent de la terre,
Sur les brisants qui moutonnent,
Quand l’été au pas du souvenir
S’efface à la brise d’automne.

Sur une plage vaguement bretonne,
Flânant solitaire du côté de Port Mer,
Si loin que je m’en souvienne …

Les jours de promenades solitaires …
Dans le frémissement de l’hiver
Quand les goélands vers la mer
S’envolent, je pense à elle.

Sur cette grève lointaine et monotone
Au large, les feux du Cap Fréhel.

Quand ma mémoire, en mer vagabonde …
Dans les brumes du Mont-Saint-Michel
Voilà, ce dont je me souviens d’elle …
Si loin de mon pays breton.


Xavier Pierre  ( poète et éditeur )

( Aubes Armoricaines )



photographie Margaux-Victoria Vigy

« Breton d'origine, Rétais de cœur, Xavier Pierre s'essaie à la peinture dans les années 60 puis devient poète et auteur. Révélé à la comédie dans les années 70, il entre au cours Simon. À Saint-Malo dans les années 80, il fréquente un groupe d'artistes très éclectique

Dans les années 90, il choisit Dinan puis Paimpol comme port d'attache et se consacre à l'écriture. »